Genèse 32
- Jacob poursuivit son chemin ; et des anges de Dieu le rencontrèrent.
Lorsque nous entreprenons un voyage inspiré et dirigé par Dieu, nous pouvons être assurés qu’une délégation angélique nous accompagne. Voir aussi le Psaume 91.
- En les voyant, Jacob dit : C’est le camp de Dieu ! Et il donna à ce lieu le nom de Mahanaïm.
Mahanaïm signifie « deux camps ».
- Jacob envoya devant lui des messagers à Ésaü, son frère, au pays de Séir, dans le territoire d’Édom.
Jacob prépare à l’avance ses retrouvailles avec son frère Ésaü qu’il avait trompé juste avant leur séparation, sachant qu’Ésaü avait juré de le tuer : « Ésaü conçut de la haine contre Jacob, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni ; et Ésaü disait en son cœur : Les jours du deuil de mon père vont approcher, et je tuerai Jacob, mon frère. » (Genèse 27:41).
- Il leur donna cet ordre : Voici ce que vous direz à mon seigneur Ésaü : Ainsi parle ton serviteur Jacob : J’ai séjourné chez Laban, et j’y suis resté jusqu’à présent ;
- j’ai des bœufs, des ânes, des brebis, des serviteurs et des servantes, et j’envoie l’annoncer à mon seigneur, pour trouver grâce à tes yeux.
Genèse 32:4-5
Les versets 4 et 5 révèlent clairement le désir de Jacob ; il veut « trouver grâce » aux yeux de son frère. - Les messagers revinrent auprès de Jacob, en disant : Nous sommes allés vers ton frère Ésaü ; et il marche à ta rencontre, avec quatre cents hommes.
« […] quatre cents hommes » ne sont pas nécessaires pour une rencontre amicale entre deux frères. À ce moment précis, les intentions d’Ésaü n’étaient sûrement pas favorables envers Jacob.
- Jacob fut très effrayé, et saisi d’angoisse. Il partagea en deux camps les gens qui étaient avec lui, les brebis, les bœufs et les chameaux ;
- et il dit : Si Ésaü vient contre l’un des camps et le bat, le camp qui restera pourra se sauver.
- Jacob dit : Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Éternel, qui m’as dit : Retourne dans ton pays et dans ton lieu de naissance, et je te ferai du bien !
- Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur ; car j’ai passé ce Jourdain avec mon bâton, et maintenant je forme deux camps.
Jacob reconnaît la grandeur de son Dieu qui l’a si abondamment béni. Il avait quitté sa patrie avec seulement un bâton à la main et il retournait dans son pays d’origine en homme puissant et prospère.
- Délivre-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d’Ésaü ! Car je crains qu’il ne vienne, et qu’il ne me frappe, avec la mère et les enfants.
Au milieu de la peur et de l’anxiété, Jacob fait ce qui est bon et pieux : il demande de l’aide auprès du Seigneur. Que la prière soit aussi toujours notre réflexe. | Est-ce la raison pour laquelle Dieu lui avait ouvert les yeux (Genèse 32:1) pour qu’il puisse savoir qu’une armée angélique lui avait été assignée ? Certes, Dieu voulait que Jacob soit en paix.
- Et toi, tu as dit : Je te ferai du bien, et je rendrai ta postérité comme le sable de la mer, si abondant qu’on ne saurait le compter.
Jacob rappelle au Seigneur la promesse qu’il lui a faite. C’est également de cette même façon que nous devrions prier car Dieu est toujours fidèle à sa parole : « Réveille ma mémoire […] » (Ésaïe 43:26) ; « Dieu n’est point un homme pour mentir, ni fils d’un homme pour se repentir. Ce qu’il a dit, ne le fera-t-il pas ? Ce qu’il a déclaré, ne l’exécutera-t-il pas ? » (Nombres 23:19). En effet, la réputation de Dieu, comme celle de l’homme, est entièrement liée à sa parole : « […] tu as magnifié ta parole au-dessus de tout ton nom » (Psaume 138:2, traduction King James).
- C’est dans ce lieu-là que Jacob passa la nuit. Il prit de ce qu’il avait sous la main, pour faire un présent à Ésaü, son frère :
- deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers,
- trente femelles de chameaux avec leurs petits qu’elles allaitaient, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes.
Genèse 32:13-15
Lorsqu’un lecteur moderne lit la mention d’énormes troupeaux dans la Bible (Genèse 32:14-15), il ne se rend pas forcément compte que ces troupeaux représentaient la prospérité financière et la puissance d’un homme. Aujourd’hui, par exemple, les hommes considèrent les voitures de grandes marques comme révélant le statut d’une certaine richesse. Évidemment, ce n’était pas le cas à l’époque. Comprenons donc que « la bénédiction d’Abraham » avait produit beaucoup de richesses dans la vie de Jacob. - Il les remit à ses serviteurs, troupeau par troupeau séparément, et il dit à ses serviteurs : Passez devant moi, et mettez un intervalle entre chaque troupeau.
L’instruction « mettez un intervalle entre chaque troupeau » créerait aussi un espace dans le temps afin d’apaiser d’Ésaü.
- Il donna cet ordre au premier : Quand Ésaü, mon frère, te rencontrera, et te demandera : À qui es-tu ? Où vas-tu ? Et à qui appartient ce troupeau devant toi ?
- Tu répondras : À ton serviteur Jacob ; c’est un présent envoyé à mon seigneur Ésaü ; et voici, il vient lui-même derrière nous.
- Il donna le même ordre au second, au troisième, et à tous ceux qui suivaient les troupeaux : C’est ainsi que vous parlerez à mon seigneur Ésaü, quand vous le rencontrerez.
- Vous direz : Voici, ton serviteur Jacob vient aussi derrière nous. Car il se disait : Je l’apaiserai par ce présent qui va devant moi ; ensuite je le verrai en face, et peut-être m’accueillera-t-il favorablement.
Genèse 32:18-20
« Les présents d’un homme lui élargissent la voie, et lui donnent accès auprès des grands. » (Proverbe 18:16). Ce verset est généralement interprété comme signifiant que nous devons être fidèles pour utiliser les dons que Dieu nous a donnés. Cela est bien vrai, cependant le contexte nous enseigne que les présents « élargissent la voie » (traduction Louis Second) ou nous « prépare une place » (traduction King James). En fait, les cadeaux préparent la voie pour une rencontre favorable. Le versets 18 et 20 révèlent clairement que Jacob voulait apaiser son frère Ésaü en lui offrant des cadeaux de grande valeur. - Le présent passa devant lui ; et il resta cette nuit-là dans le camp.
- Il se leva la même nuit, prit ses deux femmes, ses deux servantes, et ses onze enfants, et passa le gué de Jabbok.
- Il les prit, leur fit passer le torrent, et le fit passer à tout ce qui lui appartenait.
- Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore.
Jacob avait cru qu’il combattrait possiblement Ésaü mais, en fait, son combat était avec le Seigneur auquel il avait résisté. La Bible ne révèle pas tous les détails en ce qui concerne la relation de Jacob avec Dieu. Ceci dit, ce récit particulier nous révèle qu’il devait vivre une transformation. | Jacob avait quitté son pays natal avec un bâton à la main et revenait maintenant avec de grandes richesses. Jacob devait revenir dans l’humilité et avec un cœur contrit. En prononçant son nom, « Jacob », qui signifie « trompeur », il admit la vérité sur lui-même. Dieu lui offrait l’opportunité de changer une fois pour toute. La lutte de Jacob avec Dieu nous rappelle cette vérité : bien que nous puissions combattre Dieu et sa volonté pour nos vies, en vérité, le plan de Dieu est supérieur à nos efforts de résistance.
- Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l’emboîture de la hanche ; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui.
- Il dit : Laisse-moi aller, car l’aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni.
Cette rencontre et cette lutte avec Dieu marqueraient toute la vie de Jacob. Bien que Dieu pourrait imposer sa volonté à l’homme, il choisit de ne pas le faire, car nous sommes des agents moraux libres. L’homme peut combattre Dieu et le Seigneur peut lui permettre d’avoir l’apparence d’être victorieux, cependant, la résistance de l’homme envers Dieu aura toujours ses conséquences (une hanche déboitée). Jacob se souviendrait toujours qu’il avait combattu avec Dieu. Certes, le Seigneur nous pardonne mais il est préférable de ne pas lui résister. | « Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. » : Comment est-ce possible que le Seigneur semble avoir été dominé par Jacob ? En fait, Dieu ne peut résister au cri de celui qui réclame sa bénédiction ! Dieu béni celui qui l’invoque.
- Il lui dit : Quel est ton nom ? Et il répondit : Jacob.
- Il dit encore : ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur.
Genèse 32:27-28
Notre identité est liée à notre nom. C’est donc pour cette raison que Dieu (l’homme dans le récit et une manifestation de Jésus pré-incarné), lui demande quel est son nom. En lui répondant, Jacob se souvenait aussi de la signification de son nom : « trompeur ». Le Seigneur voulait qu’il admette qui il était, afin qu’il puisse changer d’identité. Son nom serait désormais changé en Israël qui signifie « Dieu prévaut ». - Jacob l’interrogea, en disant : Fais-moi je te prie, connaître ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là.
- Jacob appela ce lieu du nom de Peniel : car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée.
Les manifestations visibles de Dieu aux hommes (les théophanies) dans l’Ancien Testament sont des apparitions de Jésus-Christ dans son état pré-incarné : « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. » (Jean 1:18).
- Le soleil se levait, lorsqu’il passa Peniel. Jacob boitait de la hanche.
- C’est pourquoi jusqu’à ce jour, les enfants d’Israël ne mangent point le tendon qui est à l’emboîture de la hanche ; car Dieu frappa Jacob à l’emboîture de la hanche, au tendon.
Genèse 32:31-32
Quand on rencontre le Seigneur, notre marche est changée à tout jamais.