Exode 21
- Voici les lois que tu leur présenteras.
- Si tu achètes un esclave hébreu, il servira six années ; mais la septième, il sortira libre, sans rien payer.
Exode 21:1-2
La lecture de ce chapitre devrait inspirer une question très légitime : pourquoi la Bible n’a-t-elle pas condamné l’esclavage et a même réglementé sa pratique ? Établissons d’abord quelques faits irréfutables : A – La Bible ne condamnait pas la pratique de l’esclavage. B – La Bible a même donné des instructions sur la manière dont les esclaves devaient être traités : « Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel. » (Colossiens 4:1). Voir aussi Deutéronome 15:12-15, Éphésiens 6:9. Maintenant, nous devons comprendre que l’esclavage de l’époque était différent de ce que nous percevons comme « esclavage » aujourd’hui. Les gens n’étaient pas réduits à l’esclavage à cause de la couleur de leur peau. L’esclavage fondé sur la race est condamné par Dieu qui a créé tous les hommes égaux (Genèse 1:27). Notons également que la Bible condamnait les enlèvements (les kidnappings) : « Celui qui dérobera un homme, et qui l’aura vendu ou retenu entre ses mains, sera puni de mort. » (Exode 21:16). L’esclavage aux temps bibliques était principalement basé sur l’économie. Les gens pouvaient « se vendre », par exemple, lorsqu’ils étaient tellement endettés qu’ils ne pouvaient pas subvenir aux besoins de leur propre famille. Nous lisons dans le Nouveau Testament que les avocats, les politiciens et les médecins pouvaient aussi devenir des esclaves. Comprenons donc que la Bible a autorisé l’esclavage économique et l’a même réglementé, mais nous savons aussi que « les marchands d’esclaves » sont répertoriés parmi les pécheurs dans 1 Timothée 1:8-10. Certains se demanderont pourquoi Dieu n’a pas complètement interdit l’esclavage ? Un point vital est le suivant : Dieu sait que les hommes ne changeront que si leurs cœurs changent. La façon de réformer la société passe par la prédication de l’évangile. Si une personne reçoit le Seigneur dans sa vie, ses pensées et ses actions changeront en tant que sous-produit de sa nouvelle vie spirituelle. Dieu a en effet demandé à son peuple de se rappeler de son propre esclavage afin d’inspirer un comportement gracieux envers les esclaves : « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’a racheté ; c’est pourquoi je te donne aujourd’hui ce commandement. » (Deutéronome 15:15). Aujourd’hui, les esclaves existent toujours mais nous ne les percevons pas généralement comme tels : « Le riche domine sur les pauvres, et celui qui emprunte est l’esclave de celui qui prête. » (Proverbe 22:7). Beaucoup sont endettés auprès des compagnies de cartes de crédit et ne sont pas libres de faire ce qu’ils veulent car ils sont liés à leurs créanciers. Au fur et à mesure que Dieu réforme l’âme d’un croyant, il se rendra compte qu’un esclave peut en fait être son propre « frère » dans le Seigneur (Philémon 15-16). Le fait qu’une personne ait bénéficiée de la grâce de Dieu devrait alors inspirer la grâce envers un frère qui est esclave, et ainsi, l’inspirer à se libérer de l’esclavage. | Conclusion : il y a deux visions possibles en adressant le sujet de l’esclavage dans la Bible : A – l’esclavage est « immoral » dans toutes ses formes. Puisque la Bible a permis l’existence de l’esclavage, la Bible est donc discréditée en tant que guide moral ; ou B – la Bible est un guide moral parfait. Puisque l’esclavage a été autorisé dans un contexte économique sous la loi, l’esclavage ne peut pas être « immoral » dans tous les cas. | Notons qu’il y avait une limite maximale de six ans pour la durée de l’esclavage. - S’il est entré seul, il sortira seul ; s’il avait une femme, sa femme sortira avec lui.
L’épouse de l’esclave devait être libérée avec son époux.
- Si c’est son maître qui lui a donné une femme, et qu’il en ait eu des fils ou des filles, la femme et ses enfants seront à son maître, et il sortira seul.
L’époux devait régler les frais reliés à la libération de sa famille. Encore une fois, ce système d’esclavage était un système économique de crédit et de paiements dont les deux parties s’étaient convenues à respecter.
- Si l’esclave dit : J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre, –
- alors son maître le conduira devant Dieu, et le fera approcher de la porte ou du poteau, et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon, et l’esclave sera pour toujours à son service.
Exode 21:5-6
Dans ce cas, un esclave, bien que légalement libéré de sa dette personnelle, pouvait choisir de rester avec sa famille s’il n’avait pas les fonds suffisants pour payer pour leur libération. - Si un homme vend sa fille pour être esclave, elle ne sortira point comme sortent les esclaves.
« Un homme pouvait, conformément à la coutume en vigueur, vendre sa fille à un autre homme en vue de la faire devenir une épouse inférieure ou une concubine. Dans ce cas, elle ne devait pas « sortir », comme une esclave ; c’est-à-dire qu’elle ne devait pas être renvoyée à la fin de la sixième année. Mais les femmes qui étaient liées d’une autre manière semblent avoir été dans les mêmes conditions que les esclaves (voir Deutéronome 15:17). » (Notes de Barnes sur la Bible).
- Si elle déplaît à son maître, qui s’était proposé de la prendre pour femme, il facilitera son rachat ; mais il n’aura pas le pouvoir de la vendre à des étrangers, après lui avoir été infidèle.
Examinons ce verset : « Si elle déplaît à son maître, qui s’était proposé de la prendre pour femme [si le maître refuse d’exécuter le contrat et de la prendre pour sa femme], il facilitera son rachat [alors il devra trouver quelqu’un qui lui achètera. Le nouveau maître annulera alors son obligation de mariage] ; mais il n’aura pas le pouvoir de la vendre à des étrangers [puisque son père n’avait consenti qu’elle soit mariée qu’à un Hébreu, ce nouvel acquéreur devait être un Hébreu et non un étranger], après lui avoir été infidèle [en n’exécutant pas son engagement de la prendre comme épouse secondaire]. ».
- S’il la destine à son fils, il agira envers elle selon le droit des filles.
Si un homme avait acheté une jeune fille mais décidait de ne pas l’épouser, son fils pouvait l’épouser. Dans un tel cas, elle devrait alors recevoir le statut de fille dans cette famille.
- S’il prend une autre femme, il ne retranchera rien pour la première à la nourriture, au vêtement, et au droit conjugal.
Examinons ce verset : « S’il prend une autre femme [s’il l’épouse lui-même, puis prend une autre femme], il ne retranchera rien pour la première à la nourriture, au vêtement [elle conservera tous les privilèges d’une femme mariée, et ce, durant toute sa vie], et au droit conjugal [droit de cohabitation]. » | Bien que le mariage pluriel n’était pas l’intention originelle de Dieu pour le mariage, nous voyons ici que Dieu l’avait permis en Israël sous la loi. Découvrez les notes sur Genèse 4:19 concernant la polygamie dans la Bible.
- Et s’il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans donner de l’argent.
Voilà une précision concernant la pensée sous-jacente de ce chapitre : tout se qui entourait le sujet de l’esclavage était une question d’économie en Israël, dans un contexte culturel très éloigné de notre contexte actuel. | En abordant le sujet de l’esclavage, nous voyons aussi un parallèle spirituel : l’esclavage était un emblème de la servitude au péché tandis que la liberté de l’esclavage au péché illustre le rachat des pécheurs par le seigneur Jésus-Christ (Galates 3:13-14).
- Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort.
Il est question ici de meurtre. Voir les notes d’Exode 20:13.
- S’il ne lui a point dressé d’embûches, et que Dieu l’ait fait tomber sous sa main, je t’établirai un lieu où il pourra se réfugier.
- Mais si quelqu’un agit méchamment contre son prochain, en employant la ruse pour le tuer, tu l’arracheras même de mon autel, pour le faire mourir.
Exode 21:13-14
Lisez Nombres 35:22-25 pour plus d’informations sur les villes de refuge pour ceux qui avaient commis un meurtre. Par exemple, nous lisons, dans Nombres 35:31, que Joab répandit du sang « sans cause » alors, sous la loi, il devait mourir pour son péché. - Celui qui frappera son père ou sa mère sera puni de mort.
- Celui qui dérobera un homme, et qui l’aura vendu ou retenu entre ses mains, sera puni de mort.
- Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
Exode 21:15-17
Nous voyons ici trois péchés si graves qu’ils méritaient la mort sous la loi : A – frapper un parent ; B – enlever une personne (un kidnapping) ; C – maudire un parent. - Si des hommes se querellent, et que l’un d’eux frappe l’autre avec une pierre ou avec le poing, sans causer sa mort, mais en l’obligeant à garder le lit,
- celui qui aura frappé ne sera point puni, dans le cas où l’autre viendrait à se lever et à se promener dehors avec son bâton. Seulement, il le dédommagera de son interruption de travail, et il le fera soigner jusqu’à sa guérison.
Exode 21:18-19
Celui qui frapperait et blesserait son prochain devra le dédommager. - Si un homme frappe du bâton son esclave, homme ou femme, et que l’esclave meure sous sa main, le maître sera puni.
- Mais s’il survit un jour ou deux, le maître ne sera point puni ; car c’est son argent.
Exode 21:20-21
Pourquoi Moïse permit-il aux maîtres de battre leurs esclaves ? Les châtiments corporels étaient la méthode utilisée pour faire respecter la loi et étaient considérés comme la réponse appropriée aux actes de désobéissance dans la structure sociale d’Israël. Devant cette culture existante, la Bible faisait appel à un traitement plus humain (que les normes culturelles) des esclaves. L’idée même qu’un maître d’esclaves puisse être puni pour avoir tué un esclave aurait été révolutionnaire lorsque Moïse donna la Loi. | « … Si l’esclave ne mourait pas pendant quelques jours (verset 21), dans ce cas, le maître était considéré comme n’ayant pas voulu la mort de l’esclave et suffisamment puni par la perte de ses biens. » (Pulpit Commentary). - Si des hommes se querellent, et qu’ils heurtent une femme enceinte, et la fasse accoucher, sans autre accident, ils seront punis d’une amende imposée par le mari de la femme, et qu’ils paieront devant les juges.
- Mais s’il y a un accident, tu donneras vie pour vie,
- oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied,
- brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure.
Exode 21:22-25
« La législation mosaïque cherchait à protéger les femmes enceintes contre cette blessure en prévoyant, premièrement, que si la mort en résultait, l’agresseur devait subir la mort (verset 23) ; et, deuxièmement, que s’il n’y avait pas d’autre mauvais résultat que la fausse couche elle-même, une amende devrait toujours être payée, à évaluer par le mari de la femme blessée avec le consentement des juges (verset 22). La mention de « vie pour vie », au verset 23, est suivie d’une énonciation de la « loi générale du talion », appliquée ici (semble-t-il) au cas particulier en question, mais ailleurs (Lévitique 24:19-20) étendue de manière à être une loi fondamentale, applicable à tous les cas de blessures corporelles. » (Pulpit Commentary). - Si un homme frappe l’oeil de son esclave, homme ou femme, et qu’il lui fasse perdre l’oeil, il le mettra en liberté, pour prix de son oeil.
- Et s’il fait tomber une dent à son esclave, homme ou femme, il le mettra en liberté, pour prix de sa dent.
- Si un boeuf frappe de ses cornes un homme ou une femme, et que la mort en soit la suite, le boeuf sera lapidé, sa chair ne sera point mangée, et le maître du boeuf ne sera point puni.
- Mais si le boeuf était auparavant sujet à frapper, et qu’on en ait averti le maître, qui ne l’a point surveillé, le boeuf sera lapidé, dans le cas où il tuerait un homme ou une femme, et son maître sera puni de mort.
- Si on impose au maître un prix pour le rachat de sa vie, il paiera tout ce qui lui sera imposé.
- Lorsque le boeuf frappera un fils ou une fille, cette loi recevra son application ;
- mais si le boeuf frappe un esclave, homme ou femme, on donnera trente sicles d’argent au maître de l’esclave, et le boeuf sera lapidé.
- Si un homme met à découvert une citerne, ou si un homme en creuse une et ne la couvre pas, et qu’il y tombe un boeuf ou un âne,
- le possesseur de la citerne paiera au maître la valeur de l’animal en argent, et aura pour lui l’animal mort.
- Si le boeuf d’un homme frappe de ses cornes le boeuf d’un autre homme, et que la mort en soit la suite, ils vendront le boeuf vivant et en partageront le prix ; ils partageront aussi le boeuf mort.
- Mais s’il est connu que le boeuf était auparavant sujet à frapper, et que son maître ne l’ait point surveillé, ce maître rendra boeuf pour boeuf, et aura pour lui le boeuf mort.
Exode 21:26-36
La nécessité de toutes ces lois révèle la dépravation de l’homme. Si Adam n’eut jamais péché, toutes ces lois n’auraient jamais existé.