Genèse 38
- En ce temps-là, Juda s’éloigna de ses frères, et se retira vers un homme d’Adullam, nommé Hira.
- Là, Juda vit la fille d’un Cananéen, nommé Schua ; il la prit pour femme, et alla vers elle.
- Elle devint enceinte, et enfanta un fils, qu’elle appela Er.
- Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, qu’elle appela Onan.
- Elle enfanta de nouveau un fils, qu’elle appela Schéla ; Juda était à Czib quand elle l’enfanta.
Genèse 38:2-5
Juda, le quatrième parmi les six fils d’Israël [Jacob] et de Léa, épousa une Cananite, Schua. Ensemble, ils ont eu trois garçons : Er, Onan et Schéla. Juda savait sûrement que son mariage était contre la volonté de Dieu (Genèse 24:3). | Ce chapitre donne un aperçu de la corruption spirituelle de Juda, l’un des frères de Joseph. Notez que le nom de cet homme corrompu apparaît dans la généalogie de Jésus-Christ (Matthieu 1:3) révélant que le Seigneur s’est vraiment humilié lorsqu’il est venu sur cette terre pour sauver l’humanité (Philippiens 2:5-8). - Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar.
- Er, premier-né de Juda, était méchant aux yeux de l’Éternel ; et l’Éternel le fit mourir.
Genèse 38:6-7
Er, mari de Tamar, mourut à cause de sa méchanceté. Le texte n’explicite pas tous les détails entourant sa mort, mais nous savons qu’Er vivait parmi les Cananéens qui étaient spirituellement et moralement corrompus. Er a donc possiblement et simplement récolté le fruit de sa vie de péché : « Car le salaire du péché, c’est la mort […] » (Romains 6:23) ; « Celui qui sème dans sa chair, récoltera ce que produit la chair : la mort. » (Galates 6:8, Traduction Stapfer). D’une manière générale, ces versets sont compris comme parlant en termes spirituels, cependant, la mort spirituelle se matérialise certainement dans la dimension physique et très littérale. - Alors Juda dit à Onan : Va vers la femme de ton frère, prends-la, comme beau-frère, et suscite une postérité à ton frère.
« […] suscite une postérité à ton frère. » : Voici « le premier exemple d’une coutume qui a été ensuite incorporée parmi les lois de Moïse, selon laquelle, lorsqu’un mari mourait, en laissant une veuve, son frère le plus proche devait l’épouser, devenant l’héritier du défunt. […] L’époque et les circonstances dans lesquelles cette pratique est née ne sont pas connues. Elle semble avoir été introduite tôt et découle de la grande importance attachée à la primogéniture. » (Source : « Commentary Critical and Explanatory on the Whole Bible ») ; « Lorsque des frères demeureront ensemble, et que l’un d’eux mourra sans laisser de fils, la femme du défunt ne se mariera point au dehors avec un étranger, mais son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme, et l’épousera comme beau-frère. » (Deutéronome 25:5).
- Onan, sachant que cette postérité ne serait pas à lui, se souillait à terre lorsqu’il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas donner de postérité à son frère.
- Ce qu’il faisait déplut à l’Éternel, qui le fit aussi mourir.
Genèse 38:8-10
Onan a accepté de se marier et d’avoir des relations sexuelles avec sa belle-sœur Tamar, mais il lui a refusé sa semence, la rendant ainsi incapable de concevoir et de laisser une postérité à Er, son premier époux. Le péché d’Onan était terrible car Jésus, le sauveur à venir, devait naître à partir de cette lignée ancestrale. - Alors Juda dit à Tamar, sa belle-fille : Demeure veuve dans la maison de ton père, jusqu’à ce que Schéla, mon fils, soit grand. Il parlait ainsi dans la crainte que Schéla ne mourût comme ses frères. Tamar s’en alla, et elle habita dans la maison de son père.
Tamar accepta l’instruction de Juda de vivre en tant que veuve attendant la promesse que son jeune beau-frère, Schéla, deviendrait son mari. Juda craignait que Shéla ne meure aussi s’il était donné à Tamar.
- Les jours s’écoulèrent, et la fille de Schua, femme de Juda, mourut. Lorsque Juda fut consolé, il monta à Thimna, vers ceux qui tondaient ses brebis, lui et son ami Hira, l’Adullamite.
- On en informa Tamar, et on lui dit : Voici ton beau-père qui monte à Thimna, pour tondre ses brebis.
- Alors elle ôta ses habits de veuve, elle se couvrit d’un voile et s’enveloppa, et elle s’assit à l’entrée d’Énaïm, sur le chemin de Thimna ; car elle voyait que Schéla était devenu grand, et qu’elle ne lui était point donnée pour femme.
Genèse 38:12-14
Après la mort de son épouse Schua, Juda se rendit à Thimna pour faire tondre ses brebis. | Bien que Tamar ait attendu de nombreuses années afin que Schéla grandisse et qu’elle lui soit donnée en tant qu’épouse, Juda n’a pas honoré sa promesse envers Tamar. Par conséquent, lorsqu’elle apprit que Juda était allé à Schua, elle conçut un plan pour le rencontrer là-bas et ainsi avoir un enfant avec lui : « […] Car elle voyait que Schéla était devenu grand, et qu’elle ne lui était point donnée pour femme. ». Elle voulait concevoir un enfant afin d’être nommée parmi les ancêtres de cette famille patriarcale. | Bien qu’il soit inacceptable de ne pas honorer sa parole (comme Juda), il est également inacceptable de tromper (comme Tamar). Ni Juda, ni Tamar n’avaient raison dans leurs actions. - Juda la vit, et la prit pour une prostituée, parce qu’elle avait couvert son visage.
- Il l’aborda sur le chemin, et dit : Laisse-moi aller vers toi. Car il ne connut pas que c’était sa belle-fille. Elle dit : Que me donneras-tu pour venir vers moi ?
- Il répondit : Je t’enverrai un chevreau de mon troupeau. Elle dit : Me donneras-tu un gage, jusqu’à ce que tu l’envoies ?
- Il répondit : Quel gage te donnerai-je ? Elle dit : Ton cachet, ton cordon, et le bâton que tu as à la main. Il les lui donna. Puis il alla vers elle ; et elle devint enceinte de lui.
- Elle se leva, et s’en alla ; elle ôta son voile, et remit ses habits de veuve.
Genèse 38:15-19
Tamar, voilée afin de cacher son identité, a trompé son beau-père Juda en lui faisant croire qu’elle était une prostituée. Ils se sont mis d’accord sur le prix pour un rapport sexuel (un chevreau). Juda lui a laissé ses effets personnels comme gage qu’il honorerait son paiement. Elle lui dit : « Donnez-moi votre anneau, votre bracelet et le bâton […] » (Genèse 38:18, Traduction Abbé Fillion). - Juda envoya le chevreau par son ami l’Adullamite, pour retirer le gage des mains de la femme. Mais il ne la trouva point.
- Il interrogea les gens du lieu, en disant : Où est cette prostituée qui se tenait à Énaïm, sur le chemin ? Ils répondirent : Il n’y a point eu ici de prostituée.
- Il retourna auprès de Juda, et dit : Je ne l’ai pas trouvée, et même les gens du lieu ont dit : Il n’y a point eu ici de prostituée.
- Juda dit : Qu’elle garde ce qu’elle a ! Ne nous exposons pas au mépris. Voici, j’ai envoyé ce chevreau, et tu ne l’as pas trouvée.
Genèse 38:20-23
Juda envoya son ami, l’Adullamite, payer la prostituée et récupérer son gage mais il n’y avait pas de prostituée à cet endroit. - Environ trois mois après, on vint dire à Juda : Tamar, ta belle-fille, s’est prostituée, et même la voilà enceinte à la suite de sa prostitution. Et Juda dit : Faites-la sortir, et qu’elle soit brûlée.
L’orgueil humain est prompt à blâmer, juger et condamner l’autre, cependant, lorsqu’un individu est reconnu coupable, il recherche souvent la grâce et la miséricorde. Dans ce cas précis, parce que Tamar fut accusée d’immoralité sexuelle, Juda fut prêt à la brûler vive, tout en étant lui-même un homme sexuellement immoral.
- Comme on l’amenait dehors, elle fit dire à son beau-père : C’est de l’homme à qui ces choses appartiennent que je suis enceinte ; reconnais, je te prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton.
Tamar avait été très astucieuse, se protégeant tout en étant capable d’exposer son beau-père Juda. | L’hypocrisie est un cancer dans l’église aujourd’hui : alors que beaucoup parlent durement et accusent leurs frères et sœurs, ils commettent exactement les mêmes actes et parfois même pires ! Il est important de marcher dans la grâce car nul n’est parfait dans sa conduite : « Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! » (1 Corinthiens 10:12). De plus, Jésus a dit qu’il « […] n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » (Luc 12:2). Marchons donc dans l’humilité, étant honnêtes envers nous-mêmes, sachant que nous aurons peut-être besoin de bénéficier de la grâce à un moment donné : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. » (Galates 6:1).
- Juda les reconnut, et dit : Elle est moins coupable que moi, puisque je ne l’ai pas donnée à Schéla, mon fils. Et il ne la connut plus.
Bien que Juda soit imparfait, lorsqu’il est confronté à son péché, il l’admet et ne la connut plus : en d’autres termes, il n’aurait plus de relations sexuelles avec elle. | Puissions-nous aussi choisir d’admettre et d’abandonner tout péché : « Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité ; J’ai dit : J’avouerai mes transgressions à l’Éternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. » (Psaume 32:5).
- Quand elle fut au moment d’accoucher, voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre.
- Et pendant l’accouchement il y en eut un qui présenta la main ; la sage-femme la prit, et y attacha un fil cramoisi, en disant : Celui-ci sort le premier.
- Mais il retira la main, et son frère sortit. Alors la sage-femme dit : Quelle brèche tu as faite ! Et elle lui donna le nom de Pérets.
- Ensuite sortit son frère, qui avait à la main le fil cramoisi ; et on lui donna le nom de Zérach.
Genèse 38:27-30
Les deux fils décédés de Juda, Er et Onan, seront remplacés par les jumeaux de Tamar : Pérets et Zérach. Leur naissance est répertoriée dans la généalogie de Jésus-Christ : « Juda engendra de Thamar Pharès et Zara […] » (Matthieu 1:3).