Job 1
- Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. Et cet homme était intègre et droit ; il craignait Dieu, et se détournait du mal.
Ce livre traite de l’histoire de Job, un homme intègre et droit. | « […] La prospérité, les afflictions, et la restauration du patriarche, sont ici contées. […] Le texte a été probablement écrit par Job lui-même, c’est le livre le plus ancien de la Bible […]. » – Commentaires concis de Matthew Henry. | La série de malheurs qui a frappé la maison de Job, est aujourd’hui encore, une occasion de chute pour beaucoup de croyants. Nous allons donc démystifier la souffrance, en abordant d’un regard nouveau l’histoire de Job. Job, homme intègre, acculé par l’échec, le deuil et la maladie, fut à la fin du livre, doublement béni par l’Éternel. | Concernant la ville d’Uts, la Bible Semeur commente : « Nom d’une région située à l’est du Jourdain [verset 3], dont l’identification est incertaine. Elle pouvait se situer en Edom, au sud-est de la mer Morte [Genèse 36:28 ; Lamentations 4:21], ou au pays des Araméens vers le nord [voir Genèse 10:23 ; Genèse 22:21]. Job n’était donc pas un Israélite [voir Ézéchiel 14:14-20]. ». | Job était le fils d’Issacar ce qui signifie que Jacob fut son grand-père.
- Il lui naquit sept fils et trois filles.
- Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus considérable de tous les fils de l’Orient.
- Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux.
Job 1:2-4
Job était un homme juste, riche, et qui possédait une grande famille. Ses chameaux devaient servir au transport de ses marchandises commerciales. Il était un homme immensément prospère dans sa génération, il était hyper béni et craignait Dieu. - Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste ; car Job disait : Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir.
Concernant les holocaustes qu’offrait Job, la Bible Semeur commente : « Sacrifice dont la victime était presque entièrement consumée sur l’autel ; forme habituelle du sacrifice au temps des patriarches. Avant les lois cérémonielles de Moïse, le père de famille agissait comme prêtre du clan familial [Genèse 15:9-10]. ». | Ce verset révèle la motivation des sacrifices qu’offrait Job pour ses enfants. Il craignait qu’ils eussent peut-être péché : « […] peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur coeur […]. ». Nous pourrions imaginer que Job avait simplement une belle crainte de Dieu, mais Job 3:25 indique que sa crainte fut malsaine, le poussant à offrir constamment des sacrifices pour ses enfants car il était dans la peur : « Job agissait toujours ainsi. » (traduction de la Bible Semeur). Notons que la crainte et la foi ne sont pas compatibles. Nous ne pouvons opérer dans la crainte et dans la foi en même temps.
- Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux.
Les fils de Dieu, ici mentionnés, sont en réalité des anges. Concernant le nom « Satan », la Bible Semeur commente : « Le terme hébreu satan est ici un nom commun car il est précédé de l’article défini. Il signifie habituellement adversaire ou accusateur. Il s’utilise en particulier pour le personnage qui se tient à la droite du juge lors d’un procès avec pour rôle d’accuser celui qui comparaît devant eux [voir 1 Chroniques 1:21 ; Zacharie 3:1-2 ; Apocalypse 12:10]. ».
- L’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel : De parcourir la terre et de m’y promener.
- L’Éternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal.
- Et Satan répondit à l’Éternel : Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu ?
- Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui ? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays.
- Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face.
Job 1:7-11
« […] L’accusateur, Satan, rôdait autour de Job depuis longtemps, cherchant une faille dans sa vie, mais n’en trouvant aucune, jusqu’à ce que Dieu lui révèle que Job était déjà entre ses mains. Remarquons la question que Satan a posé à l’Éternel : « N’as-tu pas élevé comme un rempart de protection autour de lui, autour de sa maison, et autour de tous ses biens ? » (Job 1:10 [Bible du Semeur]). Mais comment Satan pouvait-il savoir qu’il y avait un rempart de protection ? Il avait sûrement déjà essayé d’attaquer Job… mais sans succès. Il a sûrement conclu que Dieu avait placé un rempart de protection, une muraille spirituelle. Puisque Satan n’est pas Dieu, il ne sait pas toutes choses. Il est revenu, sans doute, sans cesse contre Job, frappant ce mur protecteur. Lorsque Dieu avait demandé à Satan s’il avait vu Job, ce n’est pas parce qu’il ignorait la réponse à sa question ! Non, Dieu savait pertinemment que Satan rôdait autour de son serviteur, et ce, depuis un bon moment. Satan cherchait à trouver une occasion d’accuser Job, mais il ne pouvait trouver une faille dans sa vie. De plus, Job bénéficiait d’une protection absolument surnaturelle de la part de Dieu ! » – Un extrait de « Sortir de la souffrance » de Joël Spinks. | Si Job servait Dieu par égoïsme (pour servir ses propres intérêts comme Satan le disait), il n’était pas vraiment un homme juste et intègre, mais plutôt un hypocrite ! Par conséquent, si l’accusation contre Job était vraie, Dieu aurait menti en déclarant Job intègre. Satan, dans son discours, accusait donc Dieu indirectement. Si Dieu acceptait l’adoration de Job, Dieu ne serait pas intègre lui non plus. Il aurait été un menteur, déclarant qu’un hypocrite était « intègre ». De plus, il aurait accepté et toléré l’hypocrisie. Or nous savons que notre Dieu est juste. Véritablement, Satan voulait non seulement détruire Job mais il visait à piéger Dieu ! - L’Éternel dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel.
Commentons ce texte à partir de la traduction Bible du Semeur : « Alors l’Éternel dit à Satan : Tous ses biens sont en ton pouvoir [l’Éternel disait un simple fait, car la muraille de protection dont Job avait bénéficié antérieurement n’était plus intacte] ainsi que les siens, mais ne porte pas la main sur sa personne [l’Éternel empêchait l’accusateur de lui enlever la vie] ! Alors Satan se retira de la présence de l’Éternel [ayant une mission destructrice contre Job]. ». | À un moment donné, il y a eu une brèche dans le mur de protection qui sécurisait Job et sa famille et c’est à ce moment-là que Job a été exposé au pouvoir de Satan. | « une porte d’accès au diable ? Dieu a établi des lois spirituelles qui fonctionnent toujours. Les lois de la foi et de la crainte fonctionnent encore elles aussi. Nous allons découvrir que Job avait certaines craintes : « Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive ; ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint. » (Job 3:25). Si nous inversons le texte, nous obtenons : « Je crois ce qui m’arrive ». C’est intéressant n’est-ce pas ? ; « […] des sacrifices pour ses enfants, inspirés par la crainte. » (Job 1:5) ; « Tout ce que je redoute, c’est cela qui m’arrive, les maux que je craignais ont tous fondus sur moi. » (Job 3:25, [Bible du Semeur]) ; « […] ce que je craignais le plus m’est arrivé, et ce dont je craignais m’est arrivé. » (Job 3:25, [Bible King James Version]) ; « Si j’ai peur d’une chose, elle m’arrive. Ce qui m’effraie tombe sur moi. » (Job 3:25, [Bible Parole de Vie]). La foi qui vient de Dieu peut déplacer les montagnes. C’est une force spirituelle qui agit dans le monde physique. Et si la foi peut agir de cette façon, la crainte, qui est une foi investie dans les capacités destructives de l’ennemi, peut aussi influencer notre vécu. La foi déplace la montagne, et la crainte l’attire à nous ; la foi ouvre une porte spirituelle au Seigneur, la crainte ouvre une porte spirituelle à Satan. C’est ce qui est arrivé à Job. » – Un extrait de « Sortir de la souffrance » de Joël Spinks.
- Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné,
- il arriva auprès de Job un messager qui dit : Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d’eux ;
- des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.
- Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.
- Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.
- Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné ;
- et voici, un grand vent est venu de l’autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison ; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.
Job 1:13-19
Notons que ce passage relate des paroles tragiques d’un messager et non celles de Dieu. Ce messager dit, au verset 16 : « […] Le feu de Dieu est tombé du ciel […] ». Puisque nous avons lu le contexte concernant la rencontre de Dieu avec Satan, nous savons très bien que ce fut l’ennemi et non l’Éternel qui fut à l’origine de ce feu. | Job est passé par de terribles épreuves dont la durée estimée par plusieurs théologiens serait de neuf mois. Beaucoup de gens ne le connaissent que comme l’homme acculé par les malheurs et pauvre. Il y a même une expression populaire qui dit être « pauvre comme Job ». Pourtant, Job a été extrêmement prospère pendant la majorité de son existence ! Ses neuf mois de souffrance nous enseignent encore aujourd’hui quelque chose de primordial : ce n’est pas la volonté de Dieu que l’homme souffre indéfiniment ! Il mettra une fin aux attaques de l’ennemi. - Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête ; puis, se jetant par terre, il se prosterna,
Job fut dévasté par l’horrible rapport du messager.
- et dit : Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni !
Lisons ce verset commenté : « et dit : Je suis sorti nu du sein de ma mère [cela est une vérité qui concerne tous les hommes], et nu je retournerai dans le sein de la terre [cela est également vrai]. L’Éternel a donné [cela est vrai, voir Jacques 1:17], et l’Éternel a ôté [le texte révèle plutôt que c’était Satan qui avait dérobé Job et non Dieu]. Voir aussi Jean 10:10 ; « Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel. » – Romains 11:29] ; que le nom de l’Éternel soit béni [malgré sa fausse croyance, il avait une belle attitude, sans jamais maudire Dieu pour ses malheurs] ! ».
- En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu.
Job ne s’est pas rebellé contre Dieu en le maudissant. Lisons ce verset dans la traduction Pierre Giguet : « Malgré tout ce qui lui est arrivé, Job ne pécha point contre le Seigneur ; et il n’accusa point Dieu d’avoir manqué de sagesse. ».