2 Corinthiens 7
- Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu.
L’apôtre Paul commence ce chapitre en se référant à « de telles promesses » que possèdent ceux qui sont en Christ. Dans le chapitre précédent, il venait de citer plusieurs Écritures de l’Ancien Testament concernant les promesses de Dieu aux Israélites, qui dépendaient de l’obéissance du peuple. Le commandement de sortir du milieu d’eux et d’être séparés (2 Corinthiens 6:17) est accompagné d’une promesse : « Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout puissant. » (2 Corinthiens 6:18). Si nous nous séparons des influences et des actions mondaines, une relation plus étroite avec Dieu nous est promise. Grâce à la révélation de 2 Corinthiens 1:20, nous savons aussi que les promesses de Dieu sont certaines, garanties et disponibles en Christ. | Examinons la phrase : « purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit ». La purification des souillures charnelles est évidente, mais quel est le sens de la purification de l’esprit ? Comment est-ce possible qu’un esprit né de nouveau, une création entièrement nouvelle (2 Corinthiens 5:17), un esprit scellé du Saint-Esprit (Éphésiens 1:13) soit souillé ? Précisons d’abord que le sceau du Saint-Esprit signifie que la personne sauvée appartient à Dieu. Maintenant, il est vrai que dès que nous venons à Christ, nous sommes complètement purifiés de tous péchés et nous sommes spirituellement saints et parfaits. La « souillure de l’esprit » peut donc concerner la souillure de la conscience, une dimension spirituelle de l’homme. Cela est mentionnée dans un contexte en rapport aux viandes sacrifiées aux idoles qui furent mangées par les croyants : « […] Quelques-uns, d’après la manière dont ils envisagent encore l’idole, mangent de ces viandes comme étant sacrifiées aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillée. » (1 Corinthiens 8:7). L’apôtre Paul nota qu’une conscience peut être souillée au même titre que l’intelligence : « Tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais rien n’est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules, leur intelligence et leur conscience sont souillées. (Tite 1:15). Maintenant, est-ce que la souillure de la conscience est l’unique interprétation de l’expression « souillure de l’esprit » ? Non. Le croyant pourrait aussi vouloir abandonner sa foi en Christ, cesser de croire et communier avec des mauvais esprits. Cela souillerait définitivement son esprit. Remarquons aussi que pendant le ministère terrestre du seigneur Jésus, ceux qui furent souillés dans la chair (comme les prostituées) trouvaient facile de venir à Jésus. Mais ceux qui étaient souillés spirituellement (comme les scribes et les pharisiens) avaient beaucoup plus de mal à venir à lui. Cette « souillure de l’esprit » pourrait donc aussi concerner de telles personnes religieuses pas encore sauvées mais présentes dans l’église de Corinthe. De plus, cette purification spirituelle pourrait concerner des Corinthiens qui vivaient dans une culture qui avait normalisé le culte des idoles. Ces croyants devaient alors supprimer de leur vie toute souillure physique et spirituelle reliée au culte de faux dieux. La souillure de l’esprit pourrait alors concerner aussi ce genre de mauvaises influences spirituelles. | La phrase : « en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » se réfère au processus continuel de purification des vies en ce qui concerne tout ce qui s’oppose à Dieu. C’est de cette façon que le croyant participe avec Dieu à achever sa sanctification. Notons que c’est Dieu qui justifie et sanctifie le croyant. En recevant Christ comme seigneur, Dieu déclare l’injuste « juste ». Le pécheur devient un « saint » car l’Éternel le sanctifie, c’est-à-dire, le sépare du monde et le met à part pour lui-même. La position du croyant est celle du « saint ». La condition de cette même personne est celle du saint mais en processus de sanctification. Le croyant coopère à ce processus de sanctification progressive en se soumettant à l’œuvre continuelle de sanctification qui se déroulera tout au long de sa vie sur terre.
- Donnez-nous une place dans vos cœurs ! Nous n’avons fait tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous n’avons tiré du profit de personne.
- Ce n’est pas pour vous condamner que je parle de la sorte ; car j’ai déjà dit que vous êtes dans nos cœurs à la vie et à la mort.
- J’ai une grande confiance en vous, j’ai tout sujet de me glorifier de vous ; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie au milieu de toutes nos tribulations.
2 Corinthiens 7:2-4
L’église de Corinthe fut exhortée par l’apôtre Paul à lui témoigner de l’affection réciproque. - Car, depuis notre arrivée en Macédoine, notre chair n’eut aucun repos ; nous étions affligés de toute manière : luttes au dehors, craintes au dedans.
Commentons ce verset depuis la traduction Nouvelle Bible Français courant : « En fait, même à notre arrivée en Macédoine, nous n’avons connu aucun répit [aucun repos]. Nous avons rencontré toutes sortes de difficultés : des conflits autour de nous [de la persécution], des craintes au-dedans de nous. ». La mention des craintes de l’apôtre n’indique aucunement que cela fut acceptable par le Seigneur. La présence de la crainte ici mentionnée révèle simplement l’humanité imparfaite de l’apôtre qui exhorte ses lecteurs à regarder plus haut. Notez que le croyant ne devrait pas marcher dans la crainte : « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Philippiens 4:6-7).
- Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par l’arrivée de Tite,
- et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que Tite lui-même ressentait à votre sujet : il nous a raconté votre ardent désir, vos larmes, votre zèle pour moi, en sorte que ma joie a été d’autant plus grande.
2 Corinthiens 7:6-7
L’apôtre Paul fut très heureux du fait que Tite soit venu le consoler et en lui rapportant la bonne nouvelle que les croyants de Corinthe avaient accepté sa première lettre. La congrégation de Corinthe avait accepté de se repentir du fait d’avoir toléré le péché dans l’église. - Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne m’en repens pas. Et, si je m’en suis repenti, – car je vois que cette lettre vous a attristés, bien que momentanément, –
- je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage.
2 Corinthiens 7:8-9
Bien que l’apôtre Paul ne fut pas heureux d’avoir attristé la congrégation par sa lettre, il ne ressentait aucun remords du fait de leur avoir envoyé la lettre en question. Même si ses écrits furent une source de chagrin temporaire, ils avaient produit un fruit positif. - En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort.
La tristesse selon Dieu sauve car elle mène à la repentance, tandis que celle du monde tue.
- Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n’a-t-elle pas produit en vous ! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition ! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire.
L’apôtre Paul louange la congrégation pour leur bonne gestion de la situation de péché dans l’église suite à la réception de sa lettre. Rappelons-nous que le péché précis dont il s’agissait était la relation incestueuse entre un fils et l’épouse de son père : « On entend dire généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens ; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père. » (1 Corinthiens 5:1). | Commentons le verset en question : « Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n’a-t-elle pas produit en vous [ils ont tout de suite voulu corriger la situation] ! Quelle justification [« quelles excuses vous avez présentées » – traduction de la Bible Semeur], quelle indignation [« Quels regrets ! » – traduction Bible Parole de Vie], quelle crainte [quelle révérence pour Dieu], quel désir ardent [d’obéir à l’exhortation à la repentance envoyée par l’apôtre Paul], quel zèle [« Quelle ardeur ! » – traduction Bible Parole de Vie], quelle punition [« quelle sévérité ! » (traduction Stapfer) : indiquant le sérieux de leur gestion] ! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire [au niveau de leur gestion de la situation en question]. ».
- Si donc je vous ai écrit, ce n’était ni à cause de celui qui a fait l’injure, ni à cause de celui qui l’a reçue ; c’était afin que votre empressement pour nous fût manifesté parmi vous devant Dieu.
- C’est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été réjouis beaucoup plus encore par la joie de Tite, dont l’esprit a été tranquillisé par vous tous.
- Et si devant lui je me suis un peu glorifié à votre sujet, je n’en ai point eu de confusion ; mais, comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, ce dont nous nous sommes glorifiés auprès de Tite s’est trouvé être aussi la vérité.
- Il éprouve pour vous un redoublement d’affection, au souvenir de votre obéissance à tous, et de l’accueil que vous lui avez fait avec crainte et tremblement.
- Je me réjouis de pouvoir en toutes choses me confier en vous.
2 Corinthiens 7:12-16
Le but de cette deuxième lettre n’était pas de revenir sur le cas de celui qui avait péché, ni sur leur non gestion du péché. L’apôtre précise ce but au verset 12 : « […] Mais c’était pour que vous vous rendiez clairement compte, devant Dieu, du dévouement que vous avez pour nous. », traduction Nouvelle Bible Français courant. L’apôtre Paul fut donc heureux des propos des Corinthiens et confiant qu’il pouvait désormais leur faire confiance, voilà la raison de sa deuxième lettre.