Job 15
- Éliphaz de Théman prit la parole et dit :
Nous lisons ici le deuxième discours d’Éliphaz, l’ami de Job, qui lui prêcha que ce sont les méchants qui sont punis. Il insinue alors que la culpabilité de Job serait à l’origine de tous ses malheurs. Lisons le verset 35 dans la traduction Semeur : « Car qui conçoit le mal enfante le malheur et au fond de son cœur mûrit la tromperie. » Éliphaz discernait mal la vie de son ami Job.
- Le sage répond-il par un vain savoir ? Se gonfle-t-il la poitrine du vent d’orient ?
- Est-ce par d’inutiles propos qu’il se défend ? Est-ce par des discours qui ne servent à rien ?
- Toi, tu détruis même la crainte de Dieu, tu anéantis tout mouvement de piété devant Dieu.
- Ton iniquité dirige ta bouche, et tu prends le langage des hommes rusés.
- Ce n’est pas moi, c’est ta bouche qui te condamne. Ce sont tes lèvres qui déposent contre toi.
- Es-tu né le premier des hommes ? As-tu été enfanté avant les collines ?
- As-tu reçu les confidences de Dieu ? As-tu dérobé la sagesse à ton profit ?
- Que sais-tu que nous ne sachions pas ? Quelle connaissance as-tu que nous n’ayons pas ?
- Il y a parmi nous des cheveux blancs, des vieillards, plus riches de jours que ton père.
- Tiens-tu pour peu de chose les consolations de Dieu, et les paroles qui doucement se font entendre à toi ? …
- Où ton cœur t’entraîne-t-il, et que signifie ce roulement de tes yeux ?
- Quoi ! C’est contre Dieu que tu tournes ta colère et que ta bouche exhale de pareils discours !
- Qu’est-ce que l’homme, pour qu’il soit pur ? Celui qui est né de la femme peut-il être juste ?
- Si Dieu n’a pas confiance en ses saints, si les cieux ne sont pas purs devant lui,
- combien moins l’être abominable et pervers, l’homme qui boit l’iniquité comme l’eau !
- Je vais te parler, écoute-moi ! Je raconterai ce que j’ai vu,
- ce que les sages ont fait connaître, ce qu’ils ont révélé, l’ayant appris de leurs pères.
- À eux seuls appartenait le pays, et parmi eux nul étranger n’était encore venu.
- Le méchant passe dans l’angoisse tous les jours de sa vie, toutes les années qui sont le partage de l’impie.
- La voix de la terreur retentit à ses oreilles ; au sein de la paix, le dévastateur va fondre sur lui ;
- il n’espère pas échapper aux ténèbres, il voit l’épée qui le menace ;
- il court çà et là pour chercher du pain, il sait que le jour des ténèbres l’attend.
- La détresse et l’angoisse l’épouvantent, elles l’assaillent comme un roi prêt à combattre ;
- car il a levé la main contre Dieu, il a bravé le Tout-Puissant,
- il a eu l’audace de courir à lui sous le dos épais de ses boucliers.
- Il avait le visage couvert de graisse, les flancs chargés d’embonpoint ;
- et il habite des villes détruites, des maisons abandonnées, sur le point de tomber en ruines.
- Il ne s’enrichira plus, sa fortune ne se relèvera pas, sa prospérité ne s’étendra plus sur la terre.
- Il ne pourra se dérober aux ténèbres, la flamme consumera ses rejetons, et Dieu le fera périr par le souffle de sa bouche.
- S’il a confiance dans le mal, il se trompe, car le mal sera sa récompense.
- Elle arrivera avant le terme de ses jours, et son rameau ne verdira plus.
- Il sera comme une vigne dépouillée de ses fruits encore verts, comme un olivier dont on a fait tomber les fleurs.
- La maison de l’impie deviendra stérile, et le feu dévorera la tente de l’homme corrompu.
- Il conçoit le mal et il enfante le mal, il mûrit dans son sein des fruits qui le trompent.