Job 34
- Élihu reprit et dit :
Nous lisons dans ce chapitre la suite du discours d’Élihu, qui fut certainement bien motivé à défendre la réputation de l’Éternel. Il expliqua ici que si quelqu’un avait tort, ce n’était certainement pas Dieu, mais Job qui s’autoproclamait innocent. Élihu avait raison en disant que Dieu n’a jamais tort, mais il avait mal discerné la situation concernant Job qui fut aussi innocent. Élihu avait failli, ne discernant pas que Satan fut à l’origine des malheurs de Job.
- Sages, écoutez mes discours ! Vous qui êtes intelligents, prêtez-moi l’oreille !
- Car l’oreille discerne les paroles, comme le palais savoure les aliments.
- Choisissons ce qui est juste, voyons entre nous ce qui est bon.
- Job dit : Je suis innocent, et Dieu me refuse justice ;
- j’ai raison, et je passe pour menteur ; ma plaie est douloureuse, et je suis sans péché.
- Y a-t-il un homme semblable à Job, buvant la raillerie comme l’eau,
- marchant en société de ceux qui font le mal, cheminant de pair avec les impies ?
- Car il a dit : Il est inutile à l’homme de mettre son plaisir en Dieu.
- Écoutez-moi donc, hommes de sens ! Loin de Dieu l’injustice, loin du Tout-Puissant l’iniquité !
- Il rend à l’homme selon ses œuvres, il rétribue chacun selon ses voies.
- Non certes, Dieu ne commet pas l’iniquité ; le Tout-Puissant ne viole pas la justice.
- Qui l’a chargé de gouverner la terre ? Qui a confié l’univers à ses soins ?
- S’il ne pensait qu’à lui-même, s’il retirait à lui son esprit et son souffle,
- toute chair périrait soudain, et l’homme rentrerait dans la poussière.
- Si tu as de l’intelligence, écoute ceci, prête l’oreille au son de mes paroles !
- Un ennemi de la justice régnerait-il ? Et condamneras-tu le juste, le puissant,
- qui proclame la méchanceté des rois et l’iniquité des princes,
- qui n’a point égard à l’apparence des grands et ne distingue pas le riche du pauvre, parce que tous sont l’ouvrage de ses mains ?
- En un instant, ils perdent la vie ; au milieu de la nuit, un peuple chancelle et périt ; le puissant disparaît, sans la main d’aucun homme.
- Car Dieu voit la conduite de tous, il a les regards sur les pas de chacun.
- Il n’y a ni ténèbres ni ombre de la mort, où puissent se cacher ceux qui commettent l’iniquité.
- Dieu n’a pas besoin d’observer longtemps, pour qu’un homme entre en jugement avec lui ;
- il brise les grands sans information, et il met d’autres à leur place ;
- car il connaît leurs œuvres. Il les renverse de nuit, et ils sont écrasés ;
- il les frappe comme des impies, à la face de tous les regards.
- En se détournant de lui, en abandonnant toutes ses voies,
- ils ont fait monter à Dieu le cri du pauvre, ils l’ont rendu attentif aux cris des malheureux.
- S’il donne le repos, qui répandra le trouble ? S’il cache sa face, qui pourra le voir ? Il traite à l’égal soit une nation, soit un homme,
- afin que l’impie ne domine plus, et qu’il ne soit plus un piège pour le peuple.
- Car a-t-il jamais dit à Dieu : J’ai été châtié, je ne pécherai plus ;
- montre-moi ce que je ne vois pas ; si j’ai commis des injustices, je n’en commettrai plus ?
- Est-ce d’après toi que Dieu rendra la justice ? C’est toi qui rejettes, qui choisis, mais non pas moi ; ce que tu sais, dis-le donc !
- Les hommes de sens seront de mon avis, le sage qui m’écoute pensera comme moi.
- Job parle sans intelligence, et ses discours manquent de raison.
- Qu’il continue donc à être éprouvé, puisqu’il répond comme font les méchants !
- Car il ajoute à ses fautes de nouveaux péchés ; il bat des mains au milieu de nous, il multiplie ses paroles contre Dieu.
Job 34:36-37
Élihu n’avait aucune compassion envers Job, souhaitant même qu’il vive pleinement ces épreuves afin qu’il apprenne d’elles. Élihu s’imaginait qu’il était nécessaire que Job dût retenir la leçon. Que Dieu épargne son Église de tels hommes aussi froids et remplis de jugement !