Luc 10
- Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.
L’identité des 70 disciples n’est jamais donnée et leur ministère semble avoir été spécifique à la préparation du chemin de Jésus vers Jérusalem. On peut supposer que les 70 firent partie des 120 réunis à la Pentecôte.
- Il leur dit : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.
La prière est la fondation de tous bons ministères d’évangélisation.
- Partez ; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
- Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin.
Les consignes précisées aux 70 disciples concernèrent une mission très précise. Ils ne devaient emporter aucune provision supplémentaire, afin de ne pas s’encombrer par les besoins financiers et terrestres, ni même s’arrêter en chemin. Ils devaient garder leur focus sachant que Dieu pourvoirait pour leur mission. Ils portaient le message de Jésus et n’avaient pas besoin d’être accablés par des choses matérielles. Maintenant, certains chrétiens ont généralisé cette parole précise, affirmant qu’un ministère de foi ne devrait jamais prévoir pour l’avenir. Notons que ce n’était pas une parole universelle pour tous les temps. Lisons les paroles du Seigneur Jésus à un autre moment : « […] Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose ? Ils répondirent : De rien. Et il leur dit : Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n’a point d’épée vende son vêtement et achète une épée. » (Luc 22:35-36). | Ouvrons une parenthèse concernant la mention d’une « épée » : Jésus ironisait avec ses disciples. Comme l’a expliqué le théologien Robert H. Stein dans son commentaire sur Luc : « Les disciples ont mal compris les paroles de Jésus dans Luc 22:36 en les interprétant littéralement, et leur manque de compréhension est le plus évident à ce stade. De toute évidence, deux épées n’étaient pas suffisantes pour toute résistance armée planifiée. Les paroles de Jésus sont mieux comprises comme interrompant une conversation supplémentaire, comme dans Deutéronome 3:26, c’est-à-dire : “Assez de cette conversation [insensée]” ».
- Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit sur cette maison !
- Et s’il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à vous.
- Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera ; car l’ouvrier mérite son salaire. N’allez pas de maison en maison.
Jésus dit que l’ouvrier (celui qui évangélise) est digne d’un salaire. L’apôtre Paul a développé cette vision de la compensation pour l’enseignant et pour le prédicateur de l’évangile : « Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. Car l’Écriture dit : Tu n’emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. Et l’ouvrier mérite son salaire. » (1 Timothée 5:17-18). | « N’allez pas de maison en maison. » : Cette instruction signifie que les disciples ne durent pas chercher à se faire loger là où les conditions fussent les plus favorables, changeant d’une maison à une autre afin de trouver le lieu le plus intéressant. Le focus ne dut pas être sur autre chose que la mission divine.
- Dans quelque ville que vous entriez, et où l’on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté,
- guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous.
Remarquons que la guérison des malades a toujours accompagné la prédication du royaume, et aujourd’hui encore. En tant que représentants du ciel, ambassadeurs de Christ sur la terre, nous devons être comme lui : enseigner, prêcher et guérir : « Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité. » (Matthieu 9:35).
- Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l’on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites :
- Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds ; sachez cependant que le royaume de Dieu s’est approché.
- Je vous dis qu’en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là.
- Malheur à toi, Chorazin ! Malheur à toi, Bethsaïda ! Car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre.
Jésus prêcha dans ces deux villes qui reçurent une grande opportunité de se repentir.
- C’est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.
- Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts.
- Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé.
Jésus parla à ses représentants. Voici vraiment ce que signifie être un ambassadeur du Christ : si nous prêchons sa parole et que les gens nous rejettent pour cela, comprenons que le rejet concerne vraiment celui qui a suscité et envoyé des porte-paroles : « Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Corinthiens 5:20).
- Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom.
- Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair.
- Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.
- Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.
- En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.
- Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.
- Et, se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
- Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.
Luc 10:21-24
Jésus fut rempli de joie pour la révélation du salut accordée à tous et aux plus simples : « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » (Romains 10:13). - Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?
- Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ?
- Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même.
- Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras.
Luc 10:25-28
Le chemin de l’amour est le chemin du salut : Dieu est amour (1 Jean 4:8) et Jésus est Dieu. Le chemin vers le Père est Jésus : « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14:6). - Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?
- Jésus reprit la parole, et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort.
- Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.
- Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre.
- Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit.
- Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.
- Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.
- Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ?
- C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.
Luc 10:29-37
Le récit du bon samaritain révèle le cœur de celui qui sait aimer véritablement. L’amour pour Dieu n’est pas révélé par une religiosité extérieure, comme fut le cas du sacrificateur et du lévite qui passèrent outre dans l’indifférence. Non, l’amour réel s’arrête et sauve. | Remarquons aussi que le bon samaritain put être bon car il disposait de moyens financiers pour pouvoir secourir et soigner l’homme. Si le Samaritain eut été dans une pauvreté abjecte, comme la religion le promeut fréquemment, il n’aurait pas pu faire grand-chose pour l’homme battu. - Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.
- Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
- Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider.
- Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses.
- Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.
Luc 10:38-42
Encore une fois, Jésus insista sur ce qui est de la plus haute importance : il faut prioriser les préoccupations éternelles plutôt que les préoccupations temporelles.