Matthieu 21
- Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,
- en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi.
- Si, quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller.
Jésus parla probablement ici à Pierre et Jean : « […] vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est jamais assis ; détachez-le, et amenez-le. Si quelqu’un vous demande : Pourquoi le détachez-vous ? vous lui répondrez : Le Seigneur en a besoin. » (Luc 19:30-31). On pourrait se demander pourquoi Jésus n’était pas plus courtois en demandant poliment d’emprunter l’âne ? Cette approche serait très révélatrice pour le propriétaire de l’âne car le messie parlerait comme un roi, un souverain, réclamant l’âne plutôt que d’en faire la demande.
- Or, ceci arriva afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète :
- Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, plein de douceur, et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse.
- Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
- Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.
- La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches d’arbres, et en jonchèrent la route.
- Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !
- Lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l’on disait : Qui est celui-ci ?
- La foule répondait : C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.
Matthieu 21:1-11
L’entrée de Jésus à Jérusalem arriva une semaine avant sa mort. | Les prophéties prédisaient que le messie rentrerait à Jérusalem sur le dos d’un ânon alors la réponse que les disciples donnèrent au propriétaire de l’ânon lui convenait absolument : « Sois transportée d’allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un âne, le petit d’une ânesse. » (Zacharie 9:9). | Jésus fut merveilleusement accueilli par le peuple (voir aussi Marc 11:9-10). Le mot « hosanna » signifie : « sauve, maintenant ! ». Le peuple identifia Jésus comme étant le « fils de David », un titre désignant le messie. Les Juifs présents croyaient que Jésus établirait son trône à Jérusalem, mais ce ne fut pas le cas à ce moment précis, car les chefs religieux d’Israël le rejetèrent. | Psaume 118:25-26 : « Ô Éternel, accorde le salut ! Ô Éternel, donne la prospérité ! Béni soit celui qui vient au nom de l’Éternel ! Nous vous bénissons de la maison de l’Éternel. ». - Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons.
- Et il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs.
- Des aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit.
- Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des choses merveilleuses qu’il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple : Hosanna au fils de David !
- Ils lui dirent : Entends-tu ce qu’ils disent ? Oui, leur répondit Jésus. N’avez-vous jamais lu ces paroles : Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle ?
- Et, les ayant laissés, il sortit de la ville pour aller à Béthanie, où il passa la nuit.
Matthieu 21:12-17
Jésus savait que les vendeurs dans le temple trompaient les gens, utilisant de fausses balances afin de frauder et dérober les gens (voir aussi Luc 19:45-46). Pourtant le temple était un lieu de prière et de sainteté : « Je les amènerai sur ma montagne sainte, et je les réjouirai dans ma maison de prière ; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel ; car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. » (Ésaïe 56:7). | Les pharisiens s’opposèrent à cette louange dirigée envers le seigneur Jésus. Ils surent qu’ils ne pouvaient arrêter l’excitation des gens à ce moment-là, alors ils demandèrent à Jésus d’arrêter ce qu’ils croyaient être un blasphème. « Et il répondit : Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront ! » (Luc 19:40). Voulait-il dire que les pierres commenceraient littéralement à crier des louanges ? Non. Les pierres pouvaient faire référence à des pierres tombales. Autrement dit : « Si les hommes se taisent maintenant, Dieu ressusciterait même des adorateurs ! ». | L’unique moment dans les évangiles où nous lisons que Jésus se mit en colère est lorsqu’il confronta la malhonnêteté des religieux hypocrites dans le temple. Notons que le problème véritable n’était pas le fait que les Juifs se procuraient des animaux à sacrifier dans le temple, probablement dans l’espace de la cour des non-Juifs. Le problème était les pratiques frauduleuses des vendeurs. Ils ajustaient les balances, volant le peuple de leur argent, profitant d’eux. Voilà ce que Jésus dénonçait vraiment. Les principaux sacrificateurs et les scribes furent remplis d’une haine meurtrière contre ce Jésus qui les reprenaient publiquement. Voir aussi Marc 11:15-18. | « Est-elle à vos yeux une caverne de voleurs, cette maison sur laquelle mon nom est invoqué ? Je le vois moi-même, dit l’Éternel. » (Jérémie 7:11). - Le matin, en retournant à la ville, il eut faim.
- Voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha ; mais il n’y trouva que des feuilles, et il lui dit : Que jamais fruit ne naisse de toi ! Et à l’instant le figuier sécha.
Matthieu 21:18-19
Jésus-Christ, quoique 100 % Dieu, était aussi 100 % homme (Jean 1:1, Jean 1:14), éprouvait de la faim comme tous les hommes. | Par sa verdure, ce « figuier qui avait des feuilles », annonçait qu’il produisait des figues mais ce n’était pas le cas. Ce figuier était donc, d’une certaine manière, un arbre hypocrite. Le figuier est un symbole de la nation d’Israël dans les écritures. Cette nation, qui ne portait pas de fruit, mentait. Elle avait l’apparence de la piété mais elle rejetait son messie. Jésus maudit le figuier. | Approfondissez vos connaissances sur la puissance de la parole déclarée dans l’enseignement « La confession de la parole de foi ». - Les disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent : Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant ?
- Jésus leur répondit : Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait.
- Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez.
Matthieu 21:21-22
Les paroles sont invisibles mais elles ont une puissance créatrice produisant un résultat visible. La force de la foi de Jésus, relâchée par ses paroles, dessécha le figuier jusqu’aux racines (voir aussi Marc 11:19-24). Pareillement, notre déclaration de foi dans la parole de Dieu peut aussi se manifester visiblement : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue : vous aurez à vous rassasier des fruits que votre langue aura produits. » (Proverbe 18:21, traduction Semeur 2015) ; « C’est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles. » (Hébreux 11:3). Certaines personnes peuvent trouver étrange la pensée de parler à un objet. Pourtant, les hommes le font fréquemment, surtout afin de maudire quelque chose. Par exemple, un homme frustré peut maudire un pneu crevé ! Peu importe l’avis des hommes, Jésus enseigna ici un principe, une loi spirituelle, révélant que l’enfant de Dieu a reçu une capacité spirituelle au niveau de sa foi : Le croyant peut relâcher des paroles de foi, fondées dans la volonté de Dieu, et ainsi déplacer des montagnes (ou des obstacles, des problèmes) par la force spirituelle de la foi de Dieu résidant en lui. | Approfondissez vos connaissances sur la puissance de la parole déclarée dans l’enseignement « La confession de la parole de foi » ainsi que l’enseignement « La force de la foi ». - Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu’il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire : Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité ?
- Jésus leur répondit : Je vous adresserai aussi une question ; et, si vous m’y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.
- Le baptême de Jean, d’où venait-il ? Du ciel, ou des hommes ? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux ; si nous répondons : Du ciel, il nous dira : Pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui ?
- Et si nous répondons : Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète.
- Alors ils répondirent à Jésus : Nous ne savons. Et il leur dit à son tour : Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.
Matthieu 21:23-27
Les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens essayèrent de piéger le seigneur Jésus, lui demandant : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité ? ». Jean-Baptiste eut déclaré que Jésus était le messie. Si ces hommes admettaient que Jean-Baptiste était de Dieu, ils devaient aussi admettre que Jésus l’était également. Jésus, rempli de sagesse, ne tomba pas dans leur piège : ces religieux refusèrent de répondre à sa question concernant l’autorité de Jean-Baptiste alors il refusa de répondre à leurs questions. Il ne put donc pas être trouvé fautif. Voir aussi Marc 11:27-33. - Que vous en semble ? Un homme avait deux fils ; et, s’adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne.
- Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla.
- S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit : Je veux bien, seigneur. Et il n’alla pas.
- Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : Le premier. Et Jésus leur dit : Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu.
- Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n’avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui ; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.
Matthieu 21:28-32
Jésus déclara : « les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu » car, contrairement aux religieux, ils ne professaient pas simplement une foi intellectuelle mais ils obéissaient à la foi en se repentant véritablement de leurs péchés. - Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays.
- Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne.
- Les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième.
- Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers ; et les vignerons les traitèrent de la même manière.
- Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant : Ils auront du respect pour mon fils.
- Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage.
- Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent.
- Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ?
- Ils lui répondirent : Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.
- Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ; c’est du Seigneur que cela est venu, et c’est un prodige à nos yeux ?
- C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits.
- Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.
Matthieu 21:43-44
Aux versets 43 et 44, utilisant des termes qui concernent l’édification d’un bâtiment (Psaume 118:22), Jésus dit que les religieux rejetaient celui sur qui repose toute la vérité. Jésus est cette pierre angulaire (Daniel 2:35). Voir aussi Luc 20:17-18. - Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c’était d’eux que Jésus parlait,
- et ils cherchaient à se saisir de lui ; mais ils craignaient la foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète.
Matthieu 21:33-46
La parabole se réfère aux religieux qui refusèrent de reconnaître qui était vraiment Jésus. | L’homme qui planta une vigne représente Dieu le Père. Les vignerons représentent les religieux en Israël. Les serviteurs représentent ici les prophètes qu’Israël avait rejetés. Le fils bien-aimé du maître (de l’homme qui avait planté une vigne) représente Jésus, le fils de Dieu. Jésus identifia dans cette parabole le désir meurtrier des religieux qui se tenaient devant lui. Il prophétisa aussi ce qui arriverait prochainement. Au verset 41, Jésus annonça que Dieu donnera sa vigne (signifiant Israël) à d’autres hommes, ce qui fait référence à la défaite de Jérusalem en l’an 70 après Jésus-Christ. Voir aussi Marc 12:1-12.Matthieu 21:45-46
Les principaux sacrificateurs et les scribes comprirent ce que Jésus venait de dire, alors ils le détestèrent encore plus, mais ils ne purent rien faire à ce moment-là car ils craignaient la foule. Voir aussi Luc 20:19.