Genèse 31
- Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient : Jacob a pris tout ce qui était à notre père, et c’est avec le bien de notre père qu’il s’est acquis toute cette richesse.
- Jacob remarqua aussi le visage de Laban ; et voici, il n’était plus envers lui comme auparavant.
Genèse 31:1-2
Jacob surprend les fils de Laban en train de bavarder et raconter des mensonges à son sujet. Ils étaient jaloux de la bénédiction qu’expérimentait Jacob. Non, les richesses de Jacob n’avaient pas été acquises malhonnêtement, mais c’est après 20 ans de travail et grâce à la bénédiction d’Abraham qui était sur sa tête : « Souviens-toi de l’Éternel, ton Dieu, car c’est lui qui te donnera de la force pour les acquérir [les richesses], afin de confirmer, comme il le fait aujourd’hui, son alliance qu’il a jurée à tes pères. » (Deutéronome 8:18). | Jacob a non seulement entendu ces propos blessants, mais il a également discerné que Laban n’avait plus une belle disposition à son égard. - Alors l’Éternel dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi.
Le Seigneur voit toujours ce que nous traversons et il prépare un chemin de délivrance.
- Jacob fit appeler Rachel et Léa, qui étaient aux champs vers son troupeau.
- Il leur dit : Je vois, au visage de votre père, qu’il n’est plus envers moi comme auparavant ; mais le Dieu de mon père a été avec moi.
- Vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de tout mon pouvoir.
- Et votre père s’est joué de moi, et a changé dix fois mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal.
Genèse 31:4-7
Jacob a eu une conversation privée avec ses femmes Rachel et Léa, leur révélant qu’il ressentait que la disposition de leur père avait changé à son égard. Apparemment, Laban n’appréciait pas tout le travail acharné et la fidélité de son gendre Jacob. Lorsque Jacob mentionne que son beau-père avait modifié son salaire dix fois, nous comprenons qu’il n’y était pas question d’augmentations salariales ! Heureusement, Jacob savait qui était son véritable pourvoyeur et protecteur : Dieu. - Quand il disait : Les tachetés seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits tachetés. Et quand il disait : Les rayés seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits rayés.
- Dieu a pris à votre père son troupeau, et me l’a donné.
Genèse 31:8-9
Laban n’était pas un adorateur du véritable Dieu mais un idolâtre, servant de faux dieux. Cela étant dit, il avait des croyances et des manières superstitieuses : Laban décidait que le salaire de Jacob serait déterminé par les différences apparentes sur les fourrures de ses troupeaux. Peu importe ce que Laban avait prédéterminé pour Jacob, Dieu orchestra toujours ces différences pour que Jacob en sorte favorisé. | Face à l’injustice, notre nature humaine cherche à se justifier. Céder à cette incitation est imprudent, car le Seigneur est bien plus sage que nous pour défendre notre cause. Comme nous lui faisons confiance, il sait comment prendre soin de nous et nous sauver de tout mal : « C’est à moi qu’il appartient de faire justice ; c’est moi qui rendrai à chacun son dû […] » (Hébreux 10:30, Traduction Semeur). - Au temps où les brebis entraient en chaleur, je levai les yeux, et je vis en songe que les boucs qui couvraient les brebis étaient rayés, tachetés et marquetés.
Jacob raconta à ses femmes comment le Seigneur lui révélait à l’avance, dans des songes, l’apparence des fourrures.
- Et l’ange de Dieu me dit en songe : Jacob ! Je répondis : Me voici !
« L’ange de Dieu » se réfère à Jésus-Christ dans son état pré-incarné ; « … le Dieu de Béthel » mentionné au verset 13.
- Il dit : Lève les yeux, et regarde : tous les boucs qui couvrent les brebis sont rayés, tachetés et marquetés ; car j’ai vu tout ce que te fait Laban.
- Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance.
La faveur du Seigneur était certainement sur Jacob, cependant, le temps était venu pour qu’il soit délivré des voies injustes de Laban. Après 20 ans d’exploitation, Dieu avait parlé. Jacob devait rentrer chez lui.
- Rachel et Léa répondirent, et lui dirent : Avons-nous encore une part et un héritage dans la maison de notre père ?
- Ne sommes-nous pas regardées par lui comme des étrangères, puisqu’il nous a vendues, et qu’il a mangé notre argent ?
- Toute la richesse que Dieu a ôtée à notre père appartient à nous et à nos enfants. Fais maintenant tout ce que Dieu t’a dit.
Genèse 31:14-16
Rachel et Léa comprenaient que Laban n’avait pas récompensé Jacob équitablement. Elles savaient que Laban avait non seulement fait du tort à Jacob, mais qu’il avait aussi profité de ses propres filles. Sachant que Dieu était pour Jacob, elles étaient unies dans leur vision : « Fais maintenant tout ce que Dieu t’a dit. ». - Jacob se leva, et il fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux.
- Il emmena tout son troupeau et tous les biens qu’il possédait, le troupeau qui lui appartenait, qu’il avait acquis à Paddan Aram ; et il s’en alla vers Isaac, son père, au pays de Canaan.
Genèse 31:17-18
Jacob décide de rentrer chez lui avec sa famille et toute sa richesse. - Tandis que Laban était allé tondre ses brebis, Rachel déroba les théraphim de son père ;
Pourquoi Rachel volerait-elle les dieux de son père ? Certains s’imaginent qu’elle était elle-même idolâtre, mais ce n’est pas forcément le cas, ou sa motivation était le vol. Une chose est certaine : Rachel s’appropria une forme de compensation, un héritage de valeur, pour tout ce que Laban eut injustement pris à son mari Jacob. Ceci dit, il est aussi possible qu’elle fut idolâtre à ce moment précis car Genèse 35:4 précise : « Ils donnèrent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient entre leurs mains, et les anneaux qui étaient à leurs oreilles. Jacob les enfouit sous le térébinthe qui est près de Sichem. ». Donc, il est possible que Rachel faisait partie des membres idolâtres de la famille.
- et Jacob trompa Laban, l’Araméen, en ne l’avertissant pas de sa fuite.
- Il s’enfuit, avec tout ce qui lui appartenait ; il se leva, traversa le fleuve, et se dirigea vers la montagne de Galaad.
Jacob s’est enfui, car il imaginait certainement que Laban essaierait de l’empêcher de partir avec sa famille.
- Le troisième jour, on annonça à Laban que Jacob s’était enfui.
- Il prit avec lui ses frères, le poursuivit sept journées de marche, et l’atteignit à la montagne de Galaad.
- Mais Dieu apparut la nuit en songe à Laban, l’Araméen, et lui dit : Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal !
Certains supposent que Dieu ne parle qu’aux siens. Les Écritures révèlent en fait que Dieu parle à qui il veut, quand il veut. Dans ce verset, Dieu parla à un idolâtre païen dans un songe, afin de protéger son bien-aimé Jacob : « Quand l’Éternel approuve les voies d’un homme, il dispose favorablement à son égard même ses ennemis. » (Proverbes 16:7).
- Laban atteignit donc Jacob. Jacob avait dressé sa tente sur la montagne ; Laban dressa aussi la sienne, avec ses frères, sur la montagne de Galaad.
- Alors Laban dit à Jacob : Qu’as-tu fait ? Pourquoi m’as-tu trompé, et emmènes-tu mes filles comme des captives par l’épée ?
Jacob n’avait pas kidnappé ses femmes. Elles l’ont volontairement suivies voulant quitter leur père malhonnête.
- Pourquoi as-tu pris la fuite en cachette, m’as-tu trompé, et ne m’as-tu point averti ? Je t’aurais laissé partir au milieu des réjouissances et des chants, au son du tambourin et de la harpe.
Jacob doutait sûrement du discours de Laban, car son comportement passé ne reflétait pas cette belle disposition.
- Tu ne m’as pas permis d’embrasser mes fils et mes filles ! C’est en insensé que tu as agi.
- Ma main est assez forte pour vous faire du mal ; mais le Dieu de votre père m’a dit hier : Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal !
Laban révèle comment le Seigneur l’avait averti dans un songe, lui disant de ne pas faire de tort à Jacob. Sans cette protection surnaturelle, Laban lui aurait certainement fait du mal.
- Maintenant que tu es parti, parce que tu languissais après la maison de ton père, pourquoi as-tu dérobé mes dieux ?
- Jacob répondit, et dit à Laban : J’avais de la crainte à la pensée que tu m’enlèverais peut-être tes filles.
- Mais périsse celui auprès duquel tu trouveras tes dieux ! En présence de nos frères, examine ce qui t’appartient chez moi, et prends-le. Jacob ne savait pas que Rachel les eût dérobés.
- Laban entra dans la tente de Jacob, dans la tente de Léa, dans la tente des deux servantes, et il ne trouva rien. Il sortit de la tente de Léa, et entra dans la tente de Rachel.
- Rachel avait pris les théraphim, les avait mis sous le bât du chameau, et s’était assise dessus. Laban fouilla toute la tente, et ne trouva rien.
Genèse 31:30-34
« […] pourquoi as-tu dérobé mes dieux ? » : Laban accuse Jacob de vol, il cherche partout dans le camp essayant de récupérer ses faux dieux, mais sans succès. - Elle dit à son père : Que mon seigneur ne se fâche point, si je ne puis me lever devant toi, car j’ai ce qui est ordinaire aux femmes. Il chercha, et ne trouva point les théraphim.
Rachel ment à son père : « j’ai ce qui est ordinaire aux femmes », c’est-à-dire, « j’ai mes règles ». Ce mensonge lui permet de cacher les idoles.
- Jacob s’irrita, et querella Laban. Il reprit la parole, et lui dit : Quel est mon crime, quel est mon péché, que tu me poursuives avec tant d’ardeur ?
- Quand tu as fouillé tous mes effets, qu’as-tu trouvé des effets de ta maison ? Produis-le ici devant mes frères et tes frères, et qu’ils prononcent entre nous deux.
- Voilà vingt ans que j’ai passés chez toi ; tes brebis et tes chèvres n’ont point avorté, et je n’ai point mangé les béliers de ton troupeau.
- Je ne t’ai point rapporté de bêtes déchirées, j’en ai payé le dommage ; tu me redemandais ce qu’on me volait de jour et ce qu’on me volait de nuit.
- La chaleur me dévorait pendant le jour, et le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux.
- Voilà vingt ans que j’ai passés dans ta maison ; je t’ai servi quatorze ans pour tes deux filles, et six ans pour ton troupeau, et tu as changé dix fois mon salaire.
- Si je n’eusse pas eu pour moi le Dieu de mon père, le Dieu d’Abraham, celui que craint Isaac, tu m’aurais maintenant renvoyé à vide. Dieu a vu ma souffrance et le travail de mes mains, et hier il a prononcé son jugement.
Genèse 31:36-42
Jacob évacue sa colère contre Laban pour toute l’ingratitude et toutes les injustices qu’il a subi depuis les vingt dernières années. Jacob lui dit : « Dieu a vu ma souffrance et le travail de mes mains, et hier il a prononcé son jugement. ». En substance, le jugement de Dieu était une parole de délivrance pour Jacob : « Ça suffit ! Rentre chez toi Jacob ! ». - Laban répondit, et dit à Jacob : Ces filles sont mes filles, ces enfants sont mes enfants, ce troupeau est mon troupeau, et tout ce que tu vois est à moi. Et que puis-je faire aujourd’hui pour mes filles, ou pour leurs enfants qu’elles ont mis au monde ?
- Viens, faisons alliance, moi et toi, et que cela serve de témoignage entre moi et toi !
- Jacob prit une pierre, et il la dressa pour monument.
- Jacob dit à ses frères : Ramassez des pierres. Ils prirent des pierres, et firent un monceau ; et ils mangèrent là sur le monceau.
Genèse 31:45-46
Jacob et Laban conclurent une alliance de paix l’un avec l’autre. - Laban l’appela Jegar Sahadutha, et Jacob l’appela Galed.
- Laban dit : Que ce monceau serve aujourd’hui de témoignage entre moi et toi ! C’est pourquoi on lui a donné le nom de Galed.
- On l’appelle aussi Mitspa, parce que Laban dit : Que l’Éternel veille sur toi et sur moi, quand nous nous serons l’un et l’autre perdus de vue.
Genèse 31:47-49
Jegar Sahadutha et Galed signifient la même chose : « le monticule des témoins ». | Mitspa signifie « un phare » ou « une tour de guet ». - Si tu maltraites mes filles, et si tu prends encore d’autres femmes, ce n’est pas un homme qui sera avec nous, prends-y garde, c’est Dieu qui sera témoin entre moi et toi.
Chose intéressante, Laban fait référence à Dieu. Il avertit Jacob de ne pas faire de mal à ses filles et de ne pas augmenter le nombre de ses épouses. Apparemment, même un idolâtre païen comprenait que la polygamie créait des problèmes importants.
- Laban dit à Jacob : Voici ce monceau, et voici ce monument que j’ai élevé entre moi et toi.
- Que ce monceau soit témoin et que ce monument soit témoin que je n’irai point vers toi au delà de ce monceau, et que tu ne viendras point vers moi au delà de ce monceau et de ce monument, pour agir méchamment.
- Que le Dieu d’Abraham et de Nachor, que le Dieu de leur père soit juge entre nous. Jacob jura par celui que craignait Isaac.
Bien que Laban ait vu la main de la bénédiction sur Jacob, malgré le fait que Dieu lui ait même parlé directement dans un rêve, il semble n’avoir aucune crainte de Dieu. Laban a invoqué le faux dieu de Nachor ainsi que le véritable Dieu d’Abraham. Jacob, pour sa part, invoque le Dieu d’Abraham uniquement.
- Jacob offrit un sacrifice sur la montagne, et il invita ses frères à manger ; ils mangèrent donc, et passèrent la nuit sur la montagne.
- Laban se leva de bon matin, baisa ses fils et ses filles, et les bénit. Ensuite il partit pour retourner dans sa demeure.